06 janvier 20 – De la fin de la Cuesta Miguez (RN 40) au Rio Pelque – 53 km (8639 km) – J278
Il a plu un peu pendant la nuit mais ce matin, ce n’est plus le cas. Par contre, le vent souffle déjà fort et il a bel et bien tourné. C’est une bonne nouvelle pour nous. Nous avons bien fait de nous lever tôt, le réveil a sonné à 6h30 !
Ah… Nous lever tôt, voilà une chose désormais impossible pour les enfants, surtout quand nous nous couchons tard. Ils finissent par émerger pour prendre le petit-déjeuner. Dehors, il fait très froid, nous mangeons donc à l’intérieur.
Nous plions tout et nous mettons en route à 9h30. Ce n’est pas aussi tôt que nous le voulions mais c’est déjà pas mal. Le vent nous pousse et nous allons vite ! Le plateau est vraiment chouette.
Peu de temps après, il y a des indications au bord de la route et nous apercevons quelqu’un en contre-bas. Ce sont les J&J ! Et ils viennent juste d’être prêts. Quel timing parfait !
C’est donc à 4 vélos que nous repartons. C’est cool de les avoir retrouvés et de rouler avec eux. Le profil est plutôt descendant et avec le vent les kilomètres défilent. Nous qui d’habitude nous plaignons du vent, depuis hier, nous l’adorons !
Partout autour de nous, des guanacos et des nandus se baladent. Malheureusement, nous découvrons que parfois, le saut de haie n’est pas un succès, des squelettes jonchent le sol avec une patte accrochée à un fil.
Peu après 11h00, nous avons parcouru 30 kilomètres. La bifurcation est déjà là. Perdu au milieu de nulle part, un bâtiment AGVP (entretien des routes) trône. Ils annoncent qu’il y a du wifi. En fait, il est possible de dormir et cuisiner là-bas, c’est le grand luxe ! Nous y retrouvons Sofia, elle était partie un jour avant nous d’El Calafate. Elle ne semble pas vouloir prendre la route aujourd’hui (direction Torres Del Paine). Elle s’inquiète énormément du vent. Hier, elle a mis 4 heures pour faire 18 kilomètres !
Nous profitons de l’eau courante pour rincer le filtre et la poche à eau. Nous remplissons directement 2 bouteilles et filtrerons de l’eau au prochain rio.
C’est ici que nous disons au revoir à nos deux amis. Ils continuent sur la route asphaltée alors que nous prenons une piste. Nous nous donnons rendez-vous en France.
C’est donc la piste qui commence. Nous n’avons pas à nous plaindre, elle est de bonne qualité. Etant donné que nous avons tourné, le vent nous aide moins que ce matin mais ce n’est pas si mal. Il nous freine de temps à autre mais n’est pas bien méchant. Nous avons 20 kilomètres à faire pour rejoindre un ancien poste de police dans lequel nous pourrons dormir. Nous avançons bien, faisons quelques pauses grignotages et décidons de prendre le déjeuner là-bas.
Finalement, c’est vers 14h00 que nous arrivons à notre destination. Le poste est perdu au milieu de nulle part, nous nous demandons quelle idée ils ont eu d’installer ça ici. Mais peu importe, cela nous arrange bien.
Nous découvrons notre maison d’un soir. C’est grand et propre. Nous prenons le pique-nique dehors à l’abri du vent, au soleil. Nous y restons une partie de l’après-midi. Les enfants jouent aux Lego et écoutent des histoires, les parents s’affairent, bilan pour Maman, filtrage de l’eau pour Papa. La pompe fonctionne à peu près bien mais ce n’est pas très rapide. Nous sommes déçus, nous venons juste de changer le filtre et il est déjà saturé…
Tout autour de la maison, il y a quelques cadavres de guanacos et de nandus, peut-être qu’il y a un puma dans le coin. Mais nous nous demandons tout de même si ces animaux n’ont pas été tués par des hommes. La présence d’une barre de fer à proximité de l’un d’eux nous met le doute…
Nous rentrons pour prendre le goûter. Sur les murs, il y a de nombreuses signatures, un peu comme dans tous les refuges. Nous retrouvons des noms connus. Nous installons ensuite la chambre pour ce soir. Il peut y avoir des souris, espérons qu’elles ne nous rendront pas visite…
Peu avant l’heure de manger, un couple danois arrive à bord d’un 4×4. Il est énorme ! Ils vont s’installer à côté de la maison pour la nuit. Soren l’a complètement aménagé, rehaussé, lit, filtres et réservoir d’eau, chauffage de l’eau, petit frigo, batteries secondaires. C’est impressionnant. Martin et Lucas ont le droit de faire un tour, ils sont tout heureux. Martin demande même à Maman si nous pourrons avec une voiture comme ça pour le prochain voyage.
Nous prenons ensuite le dîner, pour une fois il est tôt. Les enfants sont couchés à 21h00, les parents ne traînent pas non plus. Demain, nous allons essayer de partir tôt de nouveau. Mais la journée sera plus difficile, la météo nous annonce le vent de face à partir de 11h00.
Les parents vont pour se coucher quand un pick-up arrive, il transporte un vélo. C’est la voiture AGVP ! En fait, toute la famille a amené Sofia ici. C’est incroyable ! Quand elle a voulu partir en fin d’après-midi, ils l’ont retenue et l’ont invitée à manger.
Nous sortons discuter un peu. C’est comme ça que nous apprenons que les animaux autour de la maison ont été tués par des fermiers afin d’attirer les renards la nuit pour les tuer à leur tour. Les gros renards semblent être une plaie pour eux, ils dévorent leur bétail. Une fois la chasse terminée, ils mettent le feu aux cadavres.
Sofia nous apprend qu’une maman puma avec deux petits peut tuer jusqu’à 22 moutons par nuit et ce uniquement dans le but de leur apprendre à chasser. Ici, tuer un renard ou un puma est récompensé par les fermiers.
Sur ce, Soren nous montre une vidéo d’un puma qui tourne autour de sa voiture (filmé à Torres del Paine, endroit où nous allons) et une autre d’un orque qui va jusqu’à la plage pour manger un lion de mer (filmé à la péninsule de Valdez). L’homme d’AGVP nous rassure, les pumas n’attaquent pas les hommes. Enfin… Nous ferons quand même attention avec les enfants !
C’est finalement à 23h00 que nous allons nous coucher !