16 août 19 – De Sajama à Chungara – 39 km (3755 km) – J135
Papa et Maman se sont couchés beaucoup trop tard ! Lucas a toussé une grande partie de la nuit. Malgré tout, nous avons globalement bien dormi. Ce matin, nous prenons le petit-déjeuner et rangeons les affaires. Martin a perdu sa balle, il est un peu triste …
Au moment de partir nous revoyons l’anglaise avec qui nous avions dîné. Hier, elle a essayé d’aller aux lacs d’altitude, s’est trompé de chemin et a fini à la frontière pour le Chili. A son retour, son chauffeur lui a parlé de nous, il nous a croisés quand nous allions aux geysers. Aujourd’hui, elle veut rejoindre Tomarapi à pied et monter dans une voiture si l’occasion se présente.
Nous lui disons au revoir et nous mettons en route. Il n’y a qu’onze kilomètres de piste mais Francisco nous a dit qu’il y avait pas mal de sable. Et effectivement, nous galérons, surtout Papa qui a son vélo bien chargé. Maman lui propose plusieurs fois de prendre la poche à eau mais il refuse. Régulièrement nous nous enlisons et poussons un peu. La route devrait descendre d’après OsmAnd mais c’est plus un faux-plat montant et descendant. Nous voyons un troupeau de vigognes, Maman tente une approche, l’une d’elles siffle et elles finissent par partir, tant pis.
Puis c’est la délivrance ! De la vraie descente ! Maman et Martin fusent et atteignent les 18 km/h ! Ils partent en glissade sur les bancs de sable, Maman contrôle Diabolo comme elle peut mais ça passe ! Arrivée à l’entrée du parc, ils attendent Papa et Lucas qui arrivent peu de temps après. Nous montrons nos tickets et demandons à voir le registre. Nous voyons le passage des EveilNomade (le 5 août) mais pas de la famille de Sisteron. Le garde nous met presque dehors, peut-être a-t-il quelque chose à faire, et nous repartons pour le dernier kilomètre de piste.
A la bifurcation, nous rencontrons un couple de français. Ils sont en vacances pour 2 mois et viennent de rentrer en Bolivie. Nous papotons un peu puis nous filons prendre le déjeuner.
Filer, c’est le cas de le dire ! Sur l’asphalte, nous avons l’impression de voler ! Avancer semble si facile ! Nous voyons une vigogne perdue dans une troupeau d’alpagas puis nous nous arrêtons à la laguna Isla. Il y a beaucoup d’oiseaux, nous ne sommes pas loin de la route mais l’endroit est tranquille. Nous admirons le reflet du Sajama.
10 kilomètres avant d’atteindre Tambo Quemado, la route est une grande ligne droite. La ville paraît si proche et pourtant… Nous avançons bien, nous nous habituons de nouveau au défilé des camions. Enfin, voilà la station-service. Nous faisons remplir notre réserve sans aucun soucis et continuons vers la rue principale. Nous faisons le tour des tiendas pour trouver le taux de change le plus intéressant et échangeons 500 bolivianos pour obtenir 49 100 pesos chiliens !
Il est déjà 15h30, la frontière est dans 8 km avec un peu plus de 300 m de dénivelé. Nous devrions y être vers 17h00. Papa nous fait remarquer qu’il n’y a pas d’air et qu’il fait chaud. A peine quelques secondes plus tard, nous nous battons avec un fort vent de face qui descend du col! Grrr !
Régulièrement nous nous faisons siffler par des vigognes, nous voyons même 6 autruches ! Voilà un animal que nous ne nous attendions pas à croiser !
Il fait de plus en plus froid, il faut dire que nous allons atteindre 4700 m d’altitude. Il est 16h55, après de moults efforts, voilà la frontière ! Mais nous avons un doute… Est-ce que la partie bolivienne est bien ici ? Nous nous empressons de poser la question, oui, tout se fait ici. Ouf ! D’ailleurs, ce poste frontière est bien organisé. Nous passons de guichet en guichet jusqu’à la douane chilienne. Là, un chien renifle nos sacoches. Il est à la recherche de produits frais. Nous passons tous les sacs au scanner. Quelques sacoches posent problème… Il y a déjà le gros sac bleu, nous pouvons conserver les oeufs durs mais il nous faut abandonner les pruneaux secs. Maman demande si elle peut en manger mais non, le douanier lui dit : “trop tard, c’est confisqué”… Puis le sac à dos orange, ici, c’est la pomme de pin de Martin qui ne leur va pas. Mais alors vraiment pas ! Le douanier refait remplir le formulaire à Maman (qui avait complètement oublié cette fameuse pomme de pin…), il lui dit que sinon, elle va devoir payer une amende. Inspection du sac de nourriture aussi, margarine et confiture sont scrutées minutieusement, la quinoa ne passe pas car 2 ou 3 grains sont ‘sales’.Ca ne rigole pas ici ! Pour finir, Maman doit vider les sacoches contenant les sacs de couchage, les plumes d’oie ne devaient pas plaire au chien. Pendant ce temps, Papa doit aller remplir des papiers pour déclarer Diabolo et Satanas.
Il est quasiment 18h00 quand nous sommes enfin libérés. Les douaniers nous demandent où nous allons dormir. Nour leur disons vouloir camper, ils nous disent qu’il fait très froid ici et qu’il faut continuer la route. Nous espérions une proposition de logement, mais c’est raté. Nous nous mettons donc en route. Nous apercevons un grand bâtiment, ce doit être leur logement et cantine, ultra chauffé. Nous tentons quand même notre chance mais nous essuyons un refus catégorique : “c’est un site du gouvernement ici, nous ne pouvons pas”. Bon… Bienvenue au Chili ! Nous attaquons donc la descente.
Vent de face, le soleil se cache derrière les montagnes. Il fait vite très froid. Nous rejoignons le lac. En passant sur le pont, nous voyons des flamants roses, ils sont magnifiques ! Nous nous arrêtons au poste de police. Ici aussi, impossible de dormir. Le policier nous dit qu’ils n’ont pas de place, n’ont pas les clés de tous les locaux abandonnés de l’ancien poste douanier, et qu’il ne faut pas camper, il va faire -20° cette nuit. Oui, d’accord mais qu’allons-nous faire du coup ? Il nous dit de descendre à Putre pour passer la nuit… Nous avons alors une idée, nous allons laisser les vélos ici et descendre à la ville. De toute façon, nous voulions y aller faire des courses demain. Nous nous empressons de nous changer et de prendre nos doudounes, le policier nous met la pression car un bus devrait arriver. Il nous invite à nous mettre au chaud et nous offre des bugnes bien chaudes et un stick à lèvres pour les enfants.
Il arrête le bus, nous montons. Putre est à peine à 60 km d’ici, ça va assez vite. En chemin, nous nous rendons compte que nous avons oublié la trousse de toilette et le filtre à eau (pour ne pas qu’il gèle). Zut ! Nous sommes déposés à la bifurcation, il fait nuit noire et la ville est encore à 5 km. Nous nous mettons à marcher, un chilien se joint à nous, il n’a pas de lumière. A peine quelques minutes plus tard, nous sommes rattrapés par un camion. N’ayant vu qu’une seule lumière, il s’attendait à une seule personne. Il est surpris en voyant débarquer 3 adultes et 2 enfants ! Tout le monde monte, c’est notre première fois en camion !
Le chauffeur nous dépose au début de la rue principale. Nous partons en quête d’un hôtel. Au premier, il n’y a personne pour nous accueillir. Nous tentons d’appeler mais sans succès. Nous nous rendons dans un deuxième hôtel, le prix nous refroidit… Ca fait mal en arrivant de Bolivie ! Nous en essayons un troisième, ce sera le bon. La gérante nous fait un prix pour 2 nuits. Nous n’avons pas assez d’argent pour la payer, nous retirerons des sous demain (en espérant que le distributeur fonctionne). Nous n’avons pas mangé mais nous faisons l’impasse. Il est 21h00, nous allons directement nous coucher. Lucas tousse… Espérons que ça va aller…
Au final, nous nous disons que nous aurions du camper là-haut, cela aurait été plus simple. Ca devait passer… De toute façon, il le faudra bien pour les prochains jours !
Coucou les enfants toujours de beaux paysages mais pas de chance à la douane ils se sont bien servis comme dit papa . Vous n ‘avez pas eu peur de laisser les vélos. J’espère qu’ils etaient bien garder avec tout vos affaires dessus . Continuer bien votre aventure .
De groooos bisous à mes petits bouts qui me manquent quand même. Je vous aime mamie 😘😘❤❤
Les vélos étaient bien gardés, juste à côté de la voiture de la police 🙂
Le passage de la frontière chilienne nous rappelle des souvenirs !! J’avais un sachet de fruits secs au fond du sac et j’ai eu l’impression d’être une terroriste… Mais il n’y avait pas de raisins et ils avaient fini par me laisser passer avec !
Encore de superbes photos pour cette dernière journée en Bolivie !