11 juillet 19 – De Waraccoña à Curahuasi – 48 km (2591 km) – J99

A peine réveillé que Martin fait déjà une crise. Il veut du pain pour le petit-déjeuner, nous lui expliquons qu’il s’émiette et qu’il ne voudra pas le manger (c’est le même pain que pour le goûter d’hier !), qu’il faut plutôt qu’il mange des biscuits aux céréales… Et c’est parti pour des cris et des pleurs. Ce matin, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase… Papa et Maman n’en peuvent plus, ils ne supportent plus ces crises à répétition. C’est décidé, nous allons jusque Cusco et nous rentrons à la maison.

C’est au bout de presque une heure qu’il finit par se calmer et manger ses biscuits avec de la confiture. Il ne veut pas rentrer en France, mais nous lui expliquons que c’est trop tard. Notre choix est fait. Nous sommes dépités mais nous décidons d’abandonner.

Nous prenons le petit-déjeuner mais le cœur n’y est pas vraiment. Nous rangeons toutes les affaires. Martin et Lucas jouent. Papa tente de remotiver les troupes, il demande à toute la famille si nous voulons continuer. Les enfants ont envie mais Maman pas vraiment. Elle sature. Ce serait vraiment dommage de rentrer sans avoir vu tout ce qui nous attend. Un gros câlin familial et nous décidons de rester.

C’est finalement à 10h30 que nous partons. Il est tard et il fait déjà chaud. Il nous faut d’abord passer le col, il est à 12 km environ. C’est assez difficile, la crise de ce matin nous a bien fatigués.

Au bord de la route, un homme est assis. En nous voyant passer, il pointe Martin du doigt, fait signe de lui trancher la gorge et d’aspirer son esprit. Il nous dit : “gringo, quiero matarte”. Il était peut-être saoul mais à ce moment là, nous aurions eu une batte, il aurait passé un sale dernier quart d’heure…

13h00, le col est franchi ! Nous découvrons des montagnes enneigées au loin. Nous nous arrêtons pour pique-niquer.

A la fin du repas, nous sommes rejoins par un couple d’allemand. Ils voyagent depuis 2016, 37000 km au compteur en Europe, Asie, Australie, Nouvelle-Zélande et Amérique du Sud, et remontent jusqu’au Mexique. Ils n’ont pas de date de retour prévue !

Nous attaquons la descente vers Curahuasi. Quel bonheur de se laisser aller sans pédaler pendant presque 36 km. Ça remonte un peu à la fin mais pas grand chose ! Les paysages changent, c’est très beau.

Nous arrivons pour l’heure du goûter. Nous allons dans un collège nous renseigner pour passer la nuit. Il faut attendre 18h00 que le directeur revienne. C’est un peu tard pour nous, nous aimerions nous reposer un peu. Nous nous posons déjà dans une boulangerie pour manger quelque chose, nous verrons ensuite.

Nous mangeons des parts de gâteau et partageons un coca puis les enfants aident la boulangère à empaqueter des biscuits. Elle nous en donne un paquet pour le voyage. Nous ne camperons pas ce soir, il nous faudrait sortir de la ville et nous avons des achats à faire pour les prochains jours. La boulangère nous propose une chambre dans son auberge. C’est sommaire mais propre, par contre, il n’y a pas internet. Maman va voir dans un hôtel pas très loin, c’est à peine plus cher et ils sont connectés au monde entier. Nous décidons donc d’aller là-bas et nous reviendrons prendre le petit-déjeuner dans la boulangerie.

Arrivés à l’hôtel, c’est la déconvenue. On propose une autre chambre que celle visitée par Maman, elle n’a pas de vraie fenêtre et seulement deux petits lits. Nous refusons celle-là et devons payer S/5 supplémentaire pour la chambre visitée… Grrr… Nous ne sommes pas contents mais décidons de rester là quand même, nous n’avons pas envie de perdre du temps à trouver autre chose. Nous nous installons et sortons faire des courses.

Nous filons donc au marché refaire le plein de fruits et légumes car nous n’avons plus rien. Nous achetons aussi des piles pour le compteur vorace, des œufs et des chips. En chemin, nous achetons des beignets dans la rue, ils sont vendus avec du miel et sont très bons ! Maman va à l’hôtel publier les derniers articles pendant que le reste de la famille va chercher des sauces, des biscuits et des couches. Tout est trouvé sauf les couches, nous les achetons à l’unité pour éviter de nous trimbaler avec un paquet de 40. Nous en avons assez pour rejoindre Cusco, ça devrait le faire.

Nous allons dîner au restaurant sous l’hôtel. C’est du poulet grillé avec des frites, la salle est bondée, c’est bon signe. Et en effet, c’est bon ! Nous nous faisons avoir en prenant une portion de frites pour Martin et Lucas, elle est plus cher que le menu avec le poulet et la soupe !

Retour à la chambre, les enfants se couchent. Martin s’endort rapidement, Lucas est beaucoup plus long. Nous regardons pour la suite et découvrons aussi que nous sommes en fait devant Timothy. Il est resté un jour de plus à Abancay, malade. Ce n’est pas lui que le suisse avait vu en fait ! Il nous avait dit avoir croisé un américain, et nous avions conclu hâtivement que c’était Timothy puisqu’il devait partir de Abancay le même jour que nous selon son planning prévisionnel.