27 juin 19 – De Bosque de Piedra à Huayre – 59 km (2058 km) – J85

Nous avons très bien dormi cette nuit. Les nuages sont arrivés du coup, il n’a pas fait très froid. Par contre, ce matin, il n’y a pas de soleil. Il tarde à percer les nuages. Etant donné que nous avons eu chaud, il y a beaucoup de condensation sur les couettes.

Pour changer, c’est Maman qui prépare le petit-déjeuner et Papa qui s’occupe des enfants et de la chambre. Nous avons terminé quand la dame du restaurant vient nous voir. Elle s’excuse pour hier soir, elle a eu une urgence mais elle nous a amené de la soupe. Nous la remercions mais déclinons son offre. Nous n’avons plus faim et la sopita le matin, ça ne passe pas encore… Au final, nous sommes longs ce matin, nous ne partons que vers 10h30 après une photo souvenir.

Nous allons peut-être essayer de couper pour rejoindre la piste, tout dépendra de l’état de la route. Ça nous éviterait de remonter jusque Vicco…

Mais nous commençons par rouler un tout petit peu puis nous nous arrêtons pour la photo des 2000 km ! Déjà ! Lucas rechigne à faire la photo ce coup-ci, ce qu’il veut, c’est des biscuits… Nous faisons un deal, photo contre biscuit…

Nous ne prendrons pas la piste, c’est en trop mauvais état. Nous remontons donc jusque Vicco, le vent de face. Le ciel étant nuageux, il ne fait pas très chaud. Les grandes lignes droites avec le vent, c’est long… Nous voyons les villes au loin qui peinent à se rapprocher… Tout le long, nous voyons des troupeaux d’alpagas.

Nous tournons enfin vers Shelby. Sur un tout petit lac, nous apercevons des flamants roses !

Nous trouvons une tienda et achetons des chips et des gâteaux. Nous faisons notre pause déjeuner, assis au soleil. Il fait bon, ça nous réchauffe.

Quand nous repartons, nous avons le vent dans le dos. Nous nous faisons doubler par des camions et des bus. Certains font attention, d’autres nous serrent. Ici, la bande sur le côté est assez fine, c’est dur de rouler dessus en permanence. Nous devons surveiller nos rétroviseurs. Lors d’une pause, Papa se fait frôler par un gros camion !

Nous continuons dans l’immensité du plateau, nous voyons le lac au loin.

Nous profitons de la traversée de Carhuamayo pour acheter des fruits et des légumes. Ici, la spécialité semble être la maca. Il y a beaucoup de magasins de jus de fruits tout le long de la route.

Nous reprenons notre route, nous aimerions rejoindre Huayre aujourd’hui. Depuis le début de la journée, la route fait des petites montagnes russes. Les montées ne sont jamais très fortes mais nous sommes tout de même obligés d’appuyer sur les pédales. C’est fatigant.

Ça y est, nous y sommes ! Les nuits étant très froides par ici, nous avons décidé de demander l’hospitalité à des écoles. La première que nous essayons est fermée, mais il s’agit en fait d’un jardin d’enfants. Un homme nous dit que nous pouvons camper à côté sans problème. Nous ne nous décourageons pas, il y en a une autre pas trop loin. Nous allons tenter le coup.

Nous entendons de la musique, nous rentrons dans la cour, des gens dansent en cercle. Mais la fête semble être terminée. Nous demandons s’il est possible de dormir ici. Un homme nous répond qu’il faut aller demander à la mairie. Une femme nous a entendus, elle souhaite d’abord nous offrir à manger. Il est 17h00 mais nous ne refusons pas. Nous avons droit à une soupe, bien sûr, les enfants n’en veulent pas. Puis nous avons une assiette de ragoût d’agneau avec du riz. On nous dit que c’est la spécialité du coin. C’est très très bon. Martin n’en veut pas, Lucas finit par goûter et adore la viande. Nous faisons donc connaissance avec Vanessa, Gliceria et Blanca. Elles nous offrent du pain. Nous leur offrons des Sublime. Nous discutons de notre voyage, Blanca semble rêver à nous écouter. Aujourd’hui, c’était l’anniversaire de l’école, d’où la fête.

Nous terminons nos assiettes et décidons d’aller voir à la mairie. Blanca nous dit qu’ils vont nous dire non et que nous serons mieux dans un vrai lit pour la nuit. Elle nous invite à venir chez elle. C’est vraiment très gentil de sa part, encore une fois, nous acceptons sa proposition. Elles finissent de se partager les restes et nous nous dirigeons vers sa maison. Elle n’est pas très loin de l’école.

Nous y voilà. Juste devant une femme nous interroge : “¿ A donde van ?” et Blanca lui répond : “Aqui !”. Blanca vit dans une propriété avec sa sœur, son frère et sa mère. Elle y construit une maison avec son mari. Elle nous installe dans la maison de son frère, qui vit la semaine à Cerro de Pasco. Par maison, il faut comprendre une unique pièce avec de quoi faire à manger et dormir. Nous avons deux lits, c’est le grand luxe !

Papa aide à déplacer des briques, Martin et Lucas jouent dans la cour. Maman se repose un peu au chaud. Puis tout le monde rentre au chaud. Nous allons faire des pâtes ce soir, surtout pour les enfants parce que les parents n’ont plus très faim. Nous avons la visite de Yumi, elle a 11 ans. Nous lui proposons une partie de Uno.

Nous faisons notre deuxième partie quand Blanca vient nous voir, elle veut nous inviter à dîner. Elle nous propose une soupe. Martin fait la grimace, il voulait des pâtes. Qu’à cela ne tienne, nous rejoignons tout le monde dans la maison. En fait, ils ont déjà fini de manger, mais nos assiettes sont servies. Comme d’habitude, Martin et Lucas n’en veulent pas mais Lucas réclame quand même la viande de tout à l’heure. Au moins, il mangera quelque chose. Martin préfère aller jouer avec les chats et la fille de Blanca.

Ce sont au final 7 femmes qui sont là, trois générations ! La maman, Timotea, ses filles Blanca et sa soeur Mila et leurs enfants Daniela, Camelia, Yumi et Katsumi. Les hommes sont partis se coucher, ils ont travaillé aux champs toute la journée. Elles nous questionnent, pourquoi ici ? Pourquoi à vélo ? Les enfants ne vont pas à l’école ? Où dormons-nous ? Que mangeons-nous ? De notre côté, nous apprenons que la mère de Yumi est décédée et qu’elle vit ici avec ses tantes.

Il est 20h00, Blanca file se coucher avec sa fille, nous faisons de même. Nous devrions revoir tout le monde demain matin.